#M560_KDK327F MASSACRE AT GARDELEGEN

#M560_KDK327F MASSACRE AT GARDELEGEN
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N°: M560_KDK327F
Date estimée de prise de vue : 15 avril 1945 à confirmer.
Lieu : Gardelegen
Auteur : inconnu, armée U.S., possible 168th Signal Photographic Company, (Philip R. Mark ?)
Format : 53mmX82mm
Technique/Support : tirage argentique sur papier Velox®
Numérotation Musée de la Déportation et de la Résistance : M560
Numérotation pellicule Kodak : 327F
Droits : ©Famille Grenier-Rollin

Proposition de titre

THE MASSACRE AT GARDELEGEN

Description de l'image
L’image est une photographie historique en tons sépia, dépeignant une scène sombre et bouleversante. Au premier plan, de nombreux corps gisent éparpillés sur le sol, semblant sans vie. Les corps sont disposés sous différents angles – certains face contre terre, d’autres sur le côté – au milieu d’un terrain accidenté, couvert de terre, et jonché de débris et de gravats. La scène est encadrée à gauche par une structure sombre en forme d’arche, tandis qu’à droite, un mur de briques montre des signes d’usure et de destruction, avec des fissures et des briques manquantes, renforçant l’atmosphère de désolation.
Le fond, visible à travers l’arche, est vivement éclairé, créant un contraste saisissant avec le premier plan plus sombre. On y distingue les silhouettes de plusieurs soldats debout ou en marche, leurs formes se découpant contre la lumière. Ces soldats, portant des casques et des uniformes, sont disposés en ligne ou en formation dispersée, ajoutant une impression de mouvement ou de continuité au milieu de l’immobilité des corps tombés. Le ton général de l’image est sombre et évocateur, amplifié par sa texture granuleuse et vieillie, typique des photographies anciennes, qui renforce sa signification historique et mémorielle.
La composition est remarquable : la structure en arche guide le regard du spectateur depuis le chaos du premier plan vers l’arrière-plan illuminé, où les soldats vivants contrastent avec les défunts. Cette utilisation de la lumière et de l’ombre crée une profondeur visuelle et intensifie le poids émotionnel de la scène, soulignant la tragédie de la guerre. La teinte sépia confère à l’image une qualité intemporelle, presque comme une relique d’une époque révolue.
En somme, cette photographie est une représentation puissante du coût humain du conflit, capturant la désolation et les pertes d’un champ de bataille. Elle constitue un rappel poignant des sacrifices des soldats et des horreurs de la guerre.
Contexte historique
Le Massacre de Gardelegen (13 avril 1945) 1. La Fin de la Seconde Guerre Mondiale : En avril 1945, la Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin en Europe. Les forces alliées, menées par les Américains à l’ouest et les Soviétiques à l’est, progressaient rapidement à travers l’Allemagne nazie. Les troupes américaines avaient traversé le Rhin et avançaient vers le centre du pays, tandis que les forces soviétiques se rapprochaient de Berlin. Dans ce contexte, les autorités nazies, conscientes de leur défaite imminente, cherchaient à effacer les preuves de leurs crimes en évacuant les prisonniers des camps de concentration vers l’intérieur du Reich, loin des lignes alliées.

2. Les Marches de la Mort
Au début du mois d’avril 1945, les SS commencèrent à évacuer des milliers de prisonniers des camps de concentration, notamment de Mittelbau-Dora près de Nordhausen, vers d’autres camps comme Bergen-Belsen ou Neuengamme. Ces transferts, souvent réalisés à pied ou par train dans des conditions inhumaines, sont connus sous le nom de « marches de la mort ». Environ 4 000 prisonniers, originaires de Mittelbau-Dora et de camps satellites, furent dirigés vers la région de Gardelegen, située à environ 145 kilomètres à l’ouest de Berlin. Cependant, les bombardements alliés ayant endommagé les voies ferrées, les trains s’arrêtèrent près de Gardelegen, laissant les prisonniers épuisés et affamés dans cette zone.

3. Le 13 avril 1945, plus de 1 000 prisonniers – principalement des Polonais, des Russes, des Français et d’autres nationalités – trop faibles pour poursuivre la marche, furent conduits dans une grande grange située sur le domaine d’Isenschnibbe, près de Gardelegen. Les gardes SS, débordés et manquant d’effectifs, firent appel à des auxiliaires locaux : pompiers, membres de la Luftwaffe, du Volkssturm (milice populaire), des Jeunesses hitlériennes et même des civils. Sous les ordres des SS, les prisonniers furent enfermés dans la grange, dont le sol avait été recouvert de paille imbibée d’essence. Les portes furent barricadées, et la grange fut incendiée à l’aide de grenades au phosphore. Ceux qui tentaient de s’échapper étaient abattus par les gardes SS et leurs complices. Au total, 1 016 personnes périrent brûlées vives ou tuées par balles. Seuls onze prisonniers survécurent, grièvement blessés.

4. La Découverte par les Alliés
Deux jours plus tard, le 15 avril 1945, la Compagnie F du 2e Bataillon du 405e Régiment d’Infanterie de la 102e Division d’Infanterie américaine libéra Gardelegen et découvrit l’horreur. Les corps des victimes, encore fumants, gisaient dans la grange et dans des tranchées creusées à proximité. Les photographes du Signal Corps de l’armée américaine immortalisèrent la scène, et les images furent rapidement publiées dans la presse occidentale, notamment dans le New York Times et le Washington Post, dès le 19 avril 1945. Cette découverte choqua les soldats alliés et renforça la prise de conscience mondiale des atrocités nazies.

5. Réactions Immédiates
Le 21 avril 1945, les autorités américaines ordonnèrent à 200 à 300 habitants de Gardelegen de donner une sépulture digne aux victimes. Les civils exhumèrent 586 corps des tranchées et récupérèrent 430 autres dans la grange, les plaçant dans des tombes individuelles. Le 25 avril, une cérémonie fut organisée par la 102e Division pour honorer les morts, et une plaque commémorative fut installée, enjoignant aux habitants de maintenir les tombes « toujours vertes », comme un symbole de la mémoire éternelle de ces victimes. Le colonel George Lynch, commandant de la division, déclara aux Allemands présents que la responsabilité de ce crime incombait au peuple allemand tout entier, et non seulement aux nazis ou à la Gestapo, dénonçant la cruauté d’une soi-disant « race supérieure ».

6. Mémoire et Héritage
Après la guerre, Gardelegen intégra la République démocratique allemande (RDA) en 1947. Le site de la grange devint un mémorial, avec une plaque rappelant la barbarie du massacre et invitant à combattre le fascisme. Gerhard Thiele, le chef nazi local qui orchestra le massacre, échappa à la justice en vivant sous une fausse identité jusqu’à sa mort en 1994. Cependant, certains complices, comme le SS Erhart Brauny, furent jugés et condamnés, ce dernier écopant d’une peine de prison à vie en 1947.
Interprétation

13 avril. Meurtres en série : les corps calcinés ou à moitié calcinés de prisonniers politiques nazis sont éparpillés à l’entrée d’une grange à Gardelegen, en Allemagne, où ils ont trouvé la mort aux mains des troupes SS, qui ont mis le feu à la grange. Ce groupe a tenté de s’échapper et a été abattu par les soldats SS. Sur les 1100 prisonniers, seuls 12 ont réussi à s’échapper.

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